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Gus Van Sant His own private Oregon (2) à Portland

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Sous la pluie et sur les traces du «Drugstore Cowboy», fin de l'errance dans une ville déglinguée et intrigante.
publié le 16 juillet 2003 à 23h59

La balade de Gus Van Sant se poursuit sous une pluie intermittente, dans le quartier de Nob Hill. En chemin vers 21st Street, qui était la rue bohème dans les années 80, Gus Van Sant passe la porte du sous-sol d'une maison victorienne mal entretenue. «Un dealer d'héroïne habite là. Je tiens toutes mes anecdotes juteuses sur Nirvana de ce type. Courtney est de Portland. Elle était à la party qu'on a donnée pour fêter Mala Noche, au Satyricon, qui était un peu notre CBGB, où je jouais de la musique et où on a tourné aussi. Ça fonctionne encore, toute une bande de Grecs possède tout le pâté de maisons sur 6th Street. Le club est à l'étage et, en dessous, ils ont ouvert un saloon-restaurant, Fellini's.»

Arrivé au coin de 21st et Glisan Street, il n'en croit pas ses yeux : non seulement la Nob Hill Pharmacy n'a pas changé depuis que Matt Dillon et sa bande y ont fait leur casse de drogues, mais un cameraman est dans le magasin, en train de filmer pour une télé locale. Du coup, le proprio est présent, et reconnaît le cinéaste, qui n'a pas remis les pieds ici depuis 1988. «Vous allez refaire un film ici ?», plaisante le pharmacien. Et au journaliste : «Vous savez qu'il a mis ma fille dans Drugstore Cowboy ? Elle joue la vendeuse qui se penche sur la fille qui fait semblant de faire une crise d'épilepsie (une très jeune Heather Graham) pour distraire l'attention. Eh bien, maintenant, ma fille travaille pour MGM, à Century City. Vous lui avez comme qui dirait mis le pied à l'étrier !