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Libération

Khatami mène une difficile contre-attaque

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Le juge Mortazavi, accusé de l'exécution, est directement visé.
publié le 17 juillet 2003 à 0h00

Lourd tableau de chasse. Saïd Mortazavi, le procureur général et révolutionnaire de Téhéran, a fermé ou suspendu près d'une centaine de journaux réformateurs iraniens depuis l'an 2000. Il a également lourdement condamné plusieurs journalistes à de lourdes peines de prison. Cette fois, est-il allé trop loin ? En battant personnellement à coups de chaussures Zahra Kazemi, provoquant le décès de la journaliste irano-canadienne, il se retrouve à son tour sur la sellette. Les réformateurs n'osaient pas l'attaquer. La mort de la jeune femme, la condamnation internationale qu'elle provoque ­ même Paris a «déploré» son «décès en détention» ­ leur permet un sursaut.

Bouée de sauvetage. Le président Mohammed Khatami est devenu lui-même le fer de lance de la contre-attaque. Considéré comme «mort politiquement» par la plupart des commentateurs, l'affaire Kazemi lui est apparue comme une ultime bouée de sauvetage. Il était grand temps pour lui. Les dernières arrestations visaient même son proche entourage. Comme celle de Hussein Bastani, membre de son cabinet et l'un de ses plus proches conseillers. Même le propre frère du Président, Mohammed-Reza, était menacé. Il avait dénoncé l'existence d'une liste de 60 personnes devant être éliminées physiquement. Derrière cette campagne d'arrestations de journalistes ­ six en cinq jours ­ et de dissidents sans précédent, se dessinait la volonté claire du camp conservateur de mettre fin, une bonne fois pour toutes, à la presse réformatrice. La mise