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Libération

Zahra Kazemi tuee a coups de chaussure

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En Iran, la journaliste photographiait la prison d'Evine.
publié le 17 juillet 2003 à 0h00

«Une hémorragie cérébrale résultant de coups qu'elle a reçus.» Le vice-président iranien Mohammed Ali Abtahi a été particulièrement clair en exposant hier les premiers résultats de l'enquête sur la mort de Zahra Kazemi, photographe irano-canadienne. Il a complètement remis en cause les premières déclarations des autorités iraniennes. Celles-ci avaient d'abord prétendu que la femme, âgée de 54 ans, était décédée d'un accident cérébral vasculaire. Elle avait été interpellée le 23 juin alors qu'elle photographiait la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran. Commentant la mort de la journaliste, Abtahi a aussi estimé qu'elle donnait «une image très sombre de l'Iran au reste du monde». Il a affirmé ignorer si le passage à tabac avait eu lieu au moment de l'arrestation de Kazemi près de la prison d'Evine, lieu d'incarcération des dissidents iraniens, ou durant un interrogatoire ultérieur.

Selon des informations dignes de foi, c'est le procureur révolutionnaire de Téhéran Saïd Mortazavi qui a lui-même frappé à la tête avec sa chaussure la journaliste qu'il était venu interroger. Elle a ensuite été transportée dans un centre de détention des gardiens de la révolution. C'est là qu'elle est tombée dans le coma. Elle y est restée trois jours avant d'être transportée à l'hôpital. Dimanche, le président Khatami a demandé à quatre ministres de mener une enquête sur les circonstances du décès.

En revanche, le gouvernement refuse toujours au Canada de mener sa propre enquête. «Aucun pays étra