Tokyo de notre correspondant
«La situation n'a pas dégénéré et est sous contrôle.» Le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a voulu dédramatiser les échanges de tirs survenus jeudi matin entre troupes nord et sud-coréennes, sur la frontière démilitarisée délimitant la zone de démarcation du 38e parallèle. Ces tirs d'artillerie (4 tirs sud-coréens contre 17 tirs nord-coréens), les premiers depuis fin 2001, ont ravivé l'inquiétude en Corée du Sud. Séoul a placé un moment ses troupes en alerte et diligenté une enquête. L'incident n'a pas fait de blessé et survient en pleine discussion diplomatique en vue de résoudre la crise ouverte par Pyongyang en décembre, après l'annonce de la reprise de son programme nucléaire.
En visite à Pékin la semaine passée, le président sud-coréen, Roh Moo-hyun, expliquait la nécessité de mener «des efforts pour aboutir à une reprise de pourparlers directs entre les parties concernées par la question nucléaire nord-coréenne». Mercredi, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, optimiste, assurait que des pourparlers multipartites entre Américains, Chinois et Nord-Coréens étaient «imminents».
Il y a quelques jours, des responsables américains, cités par le quotidien Yomiuri, estimaient qu'au rythme actuel, «la Corée du Nord, qui détient déjà probablement une à deux têtes nucléaires, pourrait disposer d'au moins 40 à 45 têtes d'ici à 2010». Crédible ? Le réacteur nucléaire de Yongbyon, d'une (relative) puissance de 5 mégawatts, peut certes ai