Bruxelles (UE) de notre correspondant
Daniel Cohn-Bendit, président du groupe Verts au Parlement européen, appelle les gouvernements à ne pas modifier le projet de Constitution pour l'Union élargie élaborée par la Convention européenne. Un texte qui constitue un «bond en avant» vers l'Europe fédérale même s'il le juge insatisfaisant sur bien des points.
Le fédéraliste européen que vous êtes est-il satisfait du projet de Constitution ?
Oui et non. Non et oui. Il est clair que ce projet ne crée pas une Union fédérale du type «Etats-Unis d'Europe». Mais, dans les conditions politiques actuelles, quelles étaient les probabilités qu'un tel texte voie le jour ? Ne rêvons pas. Néanmoins, l'intégration communautaire fait un bond en avant. Pour la première fois de son histoire, l'Union s'est placée dans une perspective constitutionnelle qui rend inéluctable l'avènement à terme d'une Europe fédérale. Il n'est pas innocent que le projet préparé par la Convention européenne s'ouvre sur «les citoyens» et cite seulement ensuite «les Etats» : cela signifie bien que l'Union transcende la somme des Etats-nations. Ensuite, le système institutionnel proposé renforce le caractère fédéral de l'Union : en particulier le Parlement européen, qui représente les citoyens, a désormais les mêmes pouvoirs en matière législative que le Conseil des ministres, qui représente les Etats. Il choisira aussi le président de la Commission. De même, le vote au sein du Conseil des ministres se fera dans presque tous