Londres intérim
David Kelly se serait donc suicidé. Après avoir marché environ deux heures jeudi après-midi à travers la campagne d'Oxfordshire, cet ancien inspecteur en armement des Nations unies au coeur, depuis quelques semaines, de la polémique politico-médiatique sur l'engagement britannique en Irak a pris un chemin de traverse et s'est arrêté à l'ombre d'un bosquet. Il a fait une entaille à l'un de ses poignets, avalé un tube de médicaments antidouleur et attendu la mort.
Malaise. Les circonstances tragiques de la mort de David Kelly ont accru davantage la pression sur le gouvernement travailliste et sur son Premier ministre, actuellement en voyage officiel en Asie. Visiblement choqué, les traits tirés, Tony Blair a dû faire face, à Tokyo, aux journalistes britanniques de la délégation officielle résolus à se faire le relais du malaise grandissant ressenti par le monde médiatique et politique à Londres. Aux questions «Avez-vous la conscience en paix, monsieur le Premier ministre ?», «Avez-vous du sang sur les mains ?» ou encore «Allez-vous démissionner ?», Tony Blair n'a offert qu'un visage blême. Et la garantie qu'il témoignerait personnellement devant le juge lord Hutton, chargé de l'enquête sur le contexte politique de la mort de David Kelly.
Tandis que la majorité des députés, toutes appartenances politiques confondues, réclame le retour immédiat de Tony Blair à Londres, plusieurs députés travaillistes ont demandé sa démission, ainsi que celles de son ministre de