Bogota de notre correspondant
Les guérilleros colombiens veulent discuter avec Kofi Annan. Dans une lettre ouverte rendue publique samedi, les dirigeants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, 17 500 hommes en armes) demandent à rencontrer le secrétaire général des Nations unies ou l'un de ses représentants. «Nous considérons nécessaire que votre organisme écoute les Farc afin d'obtenir une vision beaucoup plus objective» du conflit colombien, expliquent les rebelles dans leur missive.
Virage. Qualifiée de «positive» par Kofi Annan, la proposition marque un virage des Farc. Depuis le 7 août dernier et l'arrivée au pouvoir du président Alvaro Uribe, partisan de la manière forte contre la guérilla, les rebelles ont toujours affirmé que le conflit devait se régler «entre Colombiens». «La communauté internationale n'a pas maintenu de neutralité et s'est auto-exclue» de tout rapprochement, expliquait un communiqué en octobre.
Depuis l'interruption par le pouvoir de trois ans de négociations stériles, en février 2002, la guérilla s'est peu à peu retrouvée isolée diplomatiquement. Le bureau officiel qu'elle maintenait à Mexico a été fermé, l'Union européenne et les Etats-Unis la cataloguent comme groupe terroriste, et la majorité des voisins de la Colombie, à l'exception du Vénézuélien Hugo Chavez, ont exprimé leur appui formel à la «guerre contre le terrorisme» d'Alvaro Uribe. Signe de leur solitude, le souhait des rebelles de rencontrer les membres du groupe de Rio, q