Pékin de notre correspondant
S'il est une chose que Pékin déteste par-dessus tout, c'est l'idée que la rue puisse imposer sa loi au pouvoir politique. Après les immenses manifestations populaires de Hongkong, au début du mois, le gouvernement chinois a donc renouvelé samedi son soutien au chef de l'exécutif du territoire autonome, Tung Chee-hwa, et réaffirmé la nécessité pour Hongkong de se doter d'une loi «sécuritaire», malgré l'hostilité massive des Hongkongais.
Autocritique. Affaibli par la contestation qui a provoqué le départ de deux de ses principaux ministres, la semaine dernière, l'ancien magnat désigné par Pékin à la tête de l'exécutif hongkongais tente de remonter la pente. Il a fait jeudi une autocritique publique sur son style de gouvernement en s'engageant à plus de dialogue et de transparence, avant de s'envoler pour Pékin pour recevoir le soutien du pouvoir chinois.
Afin de dédramatiser la situation, Tung avait écarté toute démission, et avait annoncé qu'il se rendait à Pékin pour parler... d'économie. Avec un chômage à plus de 8 % et une nouvelle récession cette année, Hongkong est en effet à la recherche d'un nouveau souffle qui peut venir d'une économie chinoise qui tourne à plein régime. Tung Chee-hwa a demandé à Pékin d'élargir le champ du traité de libre-échange récemment conclu entre la «mère patrie» et l'ancienne colonie britannique.
Cet habillage économique de la sortie de crise passe mal à Hongkong : «Pékin se trompe s'il pense que le mécontentement de H