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Libération

Au Libéria, les objectifs flous des rebelles du Lurd

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Le départ du dictateur Taylor est leur seul but de guerre.
publié le 22 juillet 2003 à 0h11

Abidjan de notre correspondante

La scène se passe au mois de juin, devant l'ambassade des Etats-Unis à Monrovia. En pleine offensive rebelle contre la capitale, des manifestants brandissaient des pancartes : «Taylor, Lurd, Model, nous, les Libériens, nous allons mourir.» Impuissante, la population libérienne est la première victime du jeu de rôles sanglant auquel se livrent le pouvoir et les factions rebelles depuis plus de dix ans. Alors que le Lurd (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) est à nouveau aux portes de Monrovia, plus proche que jamais de renverser le président Taylor, les habitants de la capitale s'interrogent sur les intentions des rebelles.

Dans cette guerre du pauvre, la rébellion semble plus aguerrie que l'armée. Elle revendique 15 000 hommes, mais seuls 3 000 seraient opérationnels, armés de Kalachnikovs et de lance-roquettes. Face aux problèmes de logistique, le Lurd, plutôt que de chercher à occuper des positions sur la ligne de front, a opté pour le «hit and run», frapper et disparaitre. Ce qui explique la destruction de villes, perdues et reprises à plusieurs reprises. Les étuis d'obus de mortier datés de 2002 qu'ils sèment sur leur passage témoignent de livraisons d'armes récentes. Hormis le départ de Taylor, ils n'ont pas de réel programme politique.

Exilés. Ils souhaitent participer à un gouvernement de transition aux côtés de mem bres issus des partis d'opposition et de l'actuel gouvernement. Le Lurd est une émanation de l'Ulimo (Uni