Jérusalem intérim
On connaissait jusqu'ici les objecteurs de conscience de gauche, officiers et simples soldats qui refusaient de servir dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza, au sein d'une armée d'occupation. Ils ne voulaient pas aller se battre au-delà de la ligne verte, c'est-à-dire en territoires palestiniens, dans le but, selon eux, « d'opprimer, d'expulser, d'affamer et d'humilier un peuple tout entier ». Les colons irréductibles de Cisjordanie et Gaza, pour lesquels le sommet d'Aqaba, en Jordanie, a consacré la «reddition d'Israël face au terrorisme palestinien», ont désormais, eux aussi, leur champion : le lieutenant Yedidia Bar-Nitzan, condamné, fin juin, à 28 jours de prison pour avoir refusé de participer avec ses hommes au démantèlement d'une colonie sauvage de Cisjordanie.
Brillant soldat. Farouche partisan d'Eretz Israël, la Terre d'Israël dans ses frontières bibliques, incluant les territoires de Cisjordanie et Gaza, le lieutenant Yedidia Bar-Nitzan vit lui-même à Netzarim, une colonie juive isolée au sud de la ville de Gaza. Elève d'une célèbre école talmudique, il s'est engagé dans les parachutistes où, très vite il s'est imposé comme un brillant soldat. Ses officiers, dit-on, lui prédisaient une carrière prometteuse sous les drapeaux.
Mais depuis quelques semaines, son avenir militaire s'est assombri. A Aqaba, le 4 juin, le Premier ministre israélien Ariel Sharon, s'est engagé à démanteler les colonies sauvages établies dans les territoires