Dans l'esprit de ses auteurs, c'est le deuxième volet d'une seule et même enquête. L'année dernière, Médecins du monde (MDM) avait accusé l'armée israélienne de «crimes de guerre» au terme d'un rapport mené conjointement avec la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) sur l'opération Rempart à Naplouse.
Hier, c'est seule que l'ONG Médecins du monde présentait les conclusions d'une mission d'enquête effectuée à Jérusalem, en août 2002, sur les conséquences des attentats anti-israéliens. «Les attaques contre les civils israéliens sont des crimes de guerre selon le droit international humanitaire», conclut le rapport qui estime que, par leur caractère «systématique ou généralisé», les attentats «démocides» (un néologisme des auteurs qui récusent les termes «attentats-suicides» ou «kamikazes») constituent «des crimes contre l'humanité, au regard du statut de la Cour pénale internationale». Amnesty International et Human Rights Watch avaient déjà utilisé ce terme controversé pour qualifier les attentats anti-israéliens.
L'enquête de 70 pages, très documentée, révèle que la proportion de civils parmi les victimes est «au moins égale à 70 %», dont une majorité de personnes âgées, de jeunes et d'enfants. Les auteurs remarquent que «les catégories sociales modestes sont concernées en premier», car elles empruntent plus souvent les transports publics. «Chaque Israélien connaît dans son entourage un blessé, une victime (...). L'ensemble de la société israélienne est touché