Bogota de notre correspondant
Le ministre de la Défense de Lula, José Viegas, et son homologue conservatrice colombienne, Marta Lucia Ramirez, veulent savoir ce qui se passe sous le couvert de la forêt amazonienne. Il faut y «vaincre le trafic de drogue, le terrorisme et l'action des groupes illégaux», affirme Viegas. Depuis plusieurs mois, le ministre accumule les témoignages d'incursions sur son sol des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), premier groupe armé du pays voisin avec 17 500 hommes. Dans le département de l'Amazone, comme sur la plupart des frontières de jungle ou de montagne de la Colombie, les paramilitaires d'extrême droite et les guérillas marxistes, en partie financés par le narcotrafic, prennent de plus en plus leurs aises.
Cargaisons. Des soupçons de liens entre les rebelles et le crime organisé brésilien existent depuis avril 2001, quand l'armée colombienne a arrêté sur son sol un narcotrafiquant notoire de Rio de Janeiro, Luis Fernando Da Costa alias «Fernandinho Beira-Mar». Ce jour-là, le bras en écharpe après plusieurs jours de fuite dans la jungle, l'homme le plus recherché du Brésil s'était mis à table. Les Farc étaient ses hôtes, avait-t-il avoué, et il avait déjà échangé avec elles des cargaisons d'armes contre des stocks de cocaïne.
Prosélytisme. Alertées, les autorités de Bogota et Brasilia ont regardé de plus près leurs 1 650 kilomètres de frontières communes. «Cette frontière est devenue un tourniquet d'entrée pour le tra