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Libération

Débarquement australien dans le chaos des îles Salomon

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Canberra tente de mettre un frein aux guerres tribales.
publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Sydney correspondance

C'est à l'aube que le débarquement australien a débuté, hier à Guadalcanal. Sur l'aéroport de la capitale Honiara et sur le sable de Red Beach, foulé en 1942 par les GI qui venaient reprendre l'île occupée par les Japonais. Les Australiens, eux, tenteront de restaurer «la loi et l'ordre» dans l'archipel de quelque 900 îles, ancien protectorat britannique, qui depuis quatre ans dérive dans le chaos.

Comme ces querelles de voisinage qui bouillonnent longtemps à petit feu avant de tourner au drame, la guerre tribale qui oppose les gens de Malaita à ceux de Guadalcanal a mijoté plusieurs décennies. Presque deux siècles. Avant même que les chasseurs de baleines, les coupeurs de bois de santal et les missionnaires viennent exercer leur commerce en Mélanésie, les habitants de Malaita commencèrent à s'installer sur les côtes de Guadalcanal sans pour autant se mélanger avec la population locale. Aujourd'hui encore, ils ne partagent ni culture ni langue commune mais une aversion mutuelle qui s'est accrue alors que les Malaitiens prenaient les rênes économiques et politiques du pays.

Danse macabre. En 1999, après avoir pillé un poste de police pour se procurer des armes, les miliciens du Mouvement révolutionnaire d'Isatabu (IRM) partent en guérilla et persécutent ceux qu'ils appellent des squatters même si la plupart sont propriétaires des terres qu'ils habitent depuis plusieurs générations. L'année suivante, pour défendre les «squatters», émerge la milice des Aigles