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Libération

La France se fait désirer en Irak

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Elle n'attend qu'une demande officielle de Washington, via l'ONU, pour intervenir.
publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Si les Etats-Unis le demandent poliment, la France finira par envoyer des militaires en Irak. Aux yeux de Paris, le «demander poliment», c'est d'abord repasser par le Conseil de sécurité des Nations unies. Washington fait pour l'instant la sourde oreille, mais la dégradation de la situation en Irak et surtout la difficulté que rencontre le Pentagone à relever ses troupes pourraient inciter les Etats-Unis à mettre de l'eau dans leur vin.

«Nous n'irons pas en Irak sans mandat précis des Nations unies», affirmait dès le 10 juillet le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, dans le Figaro. En langage diplomatique, cela signifie qu'avec un mandat précis, la France ira bien en Irak. Mais pas question de le faire dans «dans le cadre actuel», a prévenu Jacques Chirac, le 15 juillet. Et pas question non plus de «bricoler un système à partir de ce qui existe», a précisé, hier sur France Inter, le chef de la diplomatie française. Envoyer des troupes françaises sous un mandat de l'ONU alors que celles de la coalition américaine seraient toujours sur place constituerait «un mélange un peu étrange», explique-t-on au Quai d'Orsay.

«Pragmatisme». La France, cependant, ne verrouille pas toutes les portes. Villepin a indiqué hier «qu'il faudra sans doute revoir en profondeur la résolution 1 483» qui légitime en quelque sorte la présence de la coalition en Irak. Une nouvelle résolution ne serait donc pas forcément indispensable puisqu'il suffirait de revoir celle qui existe. Tout