Le roi du Cambodge, Norodom Sihanouk, a affirmé qu'il refuserait de témoigner devant un éventuel tribunal sur le génocide des Khmers rouges (1975-79), qualifiant celui-ci de «minable comédie», dans un texte relayé hier par la presse cambodgienne. Le roi avait pourtant assuré qu'il serait prêt à témoigner. Mais l'accord entre le Cambodge et l'ONU, signé en juin, sur la mise en place d'un tribunal à participation internationale pour juger la poignée d'anciens chefs khmers rouges responsables de la mort de près de deux millions de personnes, ne paraît pas lui convenir. «Je déclare solennellement, écrit le vieux monarque, que je ne m'abaisserai pas jusqu'à aller faire un "exposé" devant le tribunal (...) si on veut me juger à propos de crimes [que je n'ai pas commis].» Sihanouk, qui refuse d'être le seul «à trinquer», demande qu'«une plus crédible justice à La Haye [le] juge», en référence au siège de la Cour pénale internationale. Le roi s'en prend aussi aux Etats-Unis, «qui ont maintenu à l'ONU le Kampuchea démocratique (le régime khmer rouge ndlr) dont les crimes impardonnables contre l'humanité étaient déjà archiconnus» à partir de 1979. Ce texte, publié à quelques jours des élections législatives, viserait à décrédibiliser le gouvernement actuel de Hun Sen. Le Roi, très écouté au Cambodge, accuse celui-ci d'avoir «amnistié Ieng Sary, ouvert ses bras à Khieu Samphan, Nuon Chea», trois anciens hauts responsables khmers rouges qui devraient comparaître. Sihanouk semble oublier
Analyse
Le roi refuse de témoigner sur le génocide des Khmers rouges
Article réservé aux abonnés
publié le 25 juillet 2003 à 0h19