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Libération

Monrovia à feu et à sang

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Violents combats dans la capitale du Liberia.
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publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Errant sans but, terrorisés, les habitants de Monrovia fuyaient hier le centre de la capitale du Liberia, enjeux de très violents combats entre forces gouvernementales, fidèles au président Charles Taylor, et unités rebelles du Lurd, les Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie.

Ponts stratégiques. Depuis six jours, les deux factions s'affrontent à l'artillerie, à la roquette, à la mitrailleuse et aux mortiers, pour le contrôle des trois ponts stratégiques qui commandent l'accès au coeur de la ville. La rébellion a intensifié son offensive après s'être emparée du port, transformé en quartier général. Les loyalistes, soldats et miliciens mélangés, sont retranchés sur les berges de la rivière qui coupe Monrovia, interdisant l'accès à la route de l'aéroport. Si les positions des combattants n'ont guère bougé, les bombardements frappent sans distinctions abris militaires et logements civils.

La pénurie en eau et en nourriture prend des proportions alarmantes. Les agences de distribution d'aide des Nations unies ont mis en garde, hier, contre «une des pires tragédies humanitaires de la région». Outre les risques dus aux combats, les civils tentent d'échapper aux pillages et aux exactions des forces gouvernementales. Les quartiers du centre-ville, le long de l'avenue Somalia-Drive, ont été désertés par la population. De longues files de réfugiés, chargés de ballots, marchant d'un pas nerveux, ont emprunté la route de l'aéroport en proie à la panique, ne sachant où trou