Menu
Libération

Irak: le défi chiite a l'occupant américain

Article réservé aux abonnés
Démonstration de force d'une foule de fidèles à Nadjaf.
publié le 26 juillet 2003 à 0h21

Nadjaf envoyé spécial

Ils portent sur les épaules un drap blanc symbolisant «le linceul des martyrs». Beaucoup ont ceint leur front d'un bandeau où est inscrit qu'ils sont «soldats de l'armée du Mahdi», l'imam caché depuis des siècles dont les chiites attendent le retour. Les drapeaux verts, noirs ou rouges ­ aux couleurs de l'islam, du deuil et du martyre ­ flottent au vent chaud du désert en même temps que les bannières irakiennes. Ils veulent montrer qu'ils sont le peuple en marche. Ils ont posé les tapis de prière en jonc ou en plastique sur le bitume surchauffé et emplissent à plus d'une centaine de milliers la grande place devant la mosquée de Kufa, là même où a été assassiné Ali, le gendre du prophète, à quelques kilomètres de Nadjaf, la «ville sainte» des chiites, qui représentent près de 60 % de la population irakienne. C'est la prière du vendredi. Ils sont venus écouter le prêche de Moqtada al-Sadr, jeune imam aux positions radicales, dont ils scandent interminablement le nom en se frappant la poitrine.

Miséreux. «Venir à Nadjaf pour la prière sacrée est la meilleure façon de dire non à ce qui est illicite et la meilleure arme pour mettre fin à l'occupation et l'encerclement», tonne l'imam, fils et neveu de deux grands ayatollahs assassinés par Saddam Hussein. Il est la référence des miséreux des banlieues arrivés dès le matin depuis la capitale dans des centaines de bus et de camions ornés de banderoles clamant : «Non à l'oppression... non aux Américains». Moqtada a