Branle-bas de combat dans les allées du pouvoir à Paris. Une semaine après la révélation, par un journal brésilien, de l'envoi d'un avion militaire français pour recueillir l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, les plus hautes autorités de l'Etat se sont échinées à expliquer que cette opération humanitaire avait été menée «à la demande de la famille et dans la plus grande transparence» par le Quai d'Orsay, «chef de file» de l'opération, avec l'aval de l'Elysée et de Matignon. Ce week-end, Paris a donc tenté de dégonfler «cette petite affaire colombienne qui n'en est pas une», selon un porte-parole du Quai d'Orsay, après les explications embrouillées que Jacques Chirac a fournies lors de son voyage en Nouvelle-Calédonie (Libération du 26-27 juillet).
Accord de principe. Hier soir, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, s'est même invité au 20 heures de France 2 pour mettre fin à la polémique. «Bien sûr, l'Elysée et Matignon m'ont donné leur accord de principe. Le ministère des Affaires étrangères s'est chargé de l'exécution.» Interrogé sur d'éventuelles tractations avec la guérilla, Villepin a qualifié les accusations de la presse brésilienne de «scandaleuses», affirmant qu'une telle mission médicale était au contraire «à l'honneur de la France». «Il s'agissait de répondre à la demande de la famille en cas de libération d'Ingrid», a-t-il ajouté, en appelant par son prénom la sénatrice colombienne qu'il connaît personnellement. Il a aussi reconnu qu