Pendant les sept ans de dictature militaire, son surnom, lié à son physique de play-boy fadasse, lui servit de curriculum : «l'Ange blond de la mort». De 1976 à 1983, le capitaine Alfredo Astiz, à peine trente ans à l'époque, fut l'un des pires tortionnaires d'une junte qui fit 30 000 morts et disparus. Il officiait à la sinistre Ecole mécanique de la marine (Esma), un centre de détention dont peu sont sortis vivants.
L'abrogation, vendredi, par le président argentin Nestor Kirchner d'un décret interdisant «l'extradition de criminels de la dictature militaire» va permettre à Paris de demander l'extradition d'Astiz qui, en 1990, fut condamné par contumace en France à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat de deux religieuses françaises, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. C'est ce qu'a confirmé samedi le ministre français de la Justice, Dominique Perben, en se félicitant de son arrestation.
Astiz et 44 responsables militaires, dont le chef de la junte Jorge Videla, accusés de crimes durant la «sale guerre», ont été arrêtés après l'abrogation du décret et sur ordre d'un magistrat argentin à la demande du juge espagnol Baltasar Garzon. Alors qu'il ne restait samedi que quatre personnes à localiser, les tribunaux argentins doivent désormais examiner cas par cas les demandes d'extradition. Videla ne pourra cependant être extradé qu'après avoir purgé une éventuelle peine dans son pays.
Astiz, qui s'est lui-même défini comme «l'homme le mieux programmé pour tuer», avait bé