Bagdad envoyé spécial
Morts, Oudaï et Qoussaï Hussein sont presque aussi embarrassants que vivants. Le sort des dépouilles des deux fils du dictateur déchu, tués mardi dans la ville de Mossoul (nord) par les soldats américains après cinq heures de siège, représente un casse-tête pour les occupants.
Après avoir rendu publiques les photos des cadavres, les Américains ont décidé, vendredi, pour convaincre les derniers Irakiens incrédules d'exposer, sous une tente réfrigérée, à un pool de journalistes, les corps, avec, selon les précisions d'un porte-parole américain, «une reconstruction faciale au mastic pour les faire ressembler autant que possible à leur apparence de leur vivant». Les quotidiens irakiens ont publié, hier, ces images, sans aucun commentaire.
Mausolées. Faut-il à présent rendre les corps à leurs proches, afin qu'ils soient enterrés à Takrit, lieu d'origine du clan, où se dressent les pompeux mausolées dédiés au père et à la mère de Saddam ? Le conseil de gouvernement transitoire a recommandé de les remettre à la famille. La coalition hésite encore. «Les Américains sont opposés à ma demande de restitution fondée exclusivement sur des raisons familiales et religieuses», a affirmé sur Al-Jazira, le cheik Mahmoud al-Nada, chef de la tribu des Abou Nasser, apparentée à Saddam Hussein.
D'ici 24 heures une décision devrait être prise. Elle n'est pas simple.Les Américains craignent que ces tombes ne deviennent un lieu de culte pour les derniers partisans du régime mais aus