Rome de notre correspondant
Silvio Berlusconi n'en finit pas de colmater les brèches. D'abord à cause de sa bévue au Parlement de Strasbourg lorsqu'il avait traité, début juillet, l'eurodéputé allemand de «kapo». Et aujourd'hui parce que sa majorité est chancelante. Vendredi, les centristes de l'Udc (Union démocratique chrétienne) ont menacé de se retirer du gouvernement pour protester contre le garde des Sceaux (Ligue du Nord), Roberto Castelli. Celui-ci a en effet pris l'initiative de bloquer un volet d'une nouvelle enquête concernant Mediaset, l'empire de communication du président du Conseil.
Alors que les juges de Milan qui instruisent le dossier dans lequel Berlusconi est soupçonné de fraude fiscale, ont demandé l'acquisition de documents aux Etats-Unis, le ministre de la Justice a exigé que la requête, déjà transmise à l'ambassade américaine à Rome, lui soit rendue. Castelli qui, une semaine auparavant s'était déjà mis à dos une partie de la majorité en refusant de solliciter une grâce pour l'ancien leader d'extrême gauche, Adriano Sofri, a estimé que le chef du gouvernement devait être totalement à l'abri des magistrats milanais.
Interprétation élastique. Sur la base de la loi sur mesure approuvée en juin, à la veille de la présidence italienne de l'Union européenne, le chef du gouvernement (tout comme le chef de l'Etat et les présidents de la Cour constitutionnelle, du Sénat et de la Chambre des députés) bénéficie d'une immunité prévoyant que tout procès à son encontre