Phnom Penh envoyé spécial
Le Parti du peuple cambodgien (PPC,ex-communiste) du Premier ministre Hun Sen a largement remporté les élections législatives de dimanche, selon des résultats quasi officiels, avec environ 60 % des suffrages au terme d'un scrutin considéré comme «pacifique et crédible» par un groupe d'observateurs internationaux. Au pouvoir presque sans interruption depuis la chute des Khmers rouges, en 1979, le PPC renforce sa domination à l'Assemblée nationale, et le prochain Premier ministre sera donc de nouveau l'inamovible Hun Sen.
Mais l'homme du jour est l'opposant politique Sam Rainsy, économiste formé en France qui possède la double nationalité cambodgienne et française et dont la formation a réalisé une remarquable percée. Au quartier général du Parti Sam Rainsy (PSR), c'est l'ambiance des grands jours : la formation a raflé la moitié des suffrages dans la capitale. Sur l'ensemble du pays, il a progressé de 53 % par rapport au scrutin de 1998 et obtient environ 23 sièges à l'Assemblée (sur un total de 123). Prudent, Sam Rainsy refuse pour l'heure de dire s'il acceptera ou non de participer à un gouvernement de coalition avec le PPC qui en aura besoin puisqu'une majorité des deux tiers est nécessaire.
Pour leur part, les royalistes du Fucinpec, qui ont fait une campagne très agressive sur le thème de la dénonciation de l'immigration vietnamienne, sont en pleine déroute. A la mi-journée, au quartier général du Funcinpec, l'atmosphère est morose. L'air grave,