Intellectuel proche du roi Zaher Shah et ancien professeur de droit en France, Kacem Fazelli est le ministre d'Etat chargé de la Loi dans le gouvernement de Hamid Karzaï. Inquiet du retour des fondamentalistes dans son pays, il estime que les Etats-Unis n'ont pas pris en compte la menace qu'ils représentent.
Où en est la lutte antiterroriste menée par les Américains ?
La guerre en Irak a provoqué une recrudescence des activités armées des talibans et des membres d'Al-Qaeda dans le Sud. Elle a un effet négatif sur les Afghans. Pour eux, Bagdad est le centre historique de l'islam et ils ont un devoir d'ikhwaniat (fraternité, ndlr) envers les Irakiens attaqués. Les talibans et les gens d'Al-Qaeda sont parvenus à intégrer leur combat dans cette défense de l'islam. La lutte contre le terrorisme ne doit pas se faire en Irak mais à l'intérieur des frontières pakistanaises et afghanes. C'est là que les mouvements islamistes fanatiques se trouvent. Et ils cherchent à associer les populations pakistanaise et afghane dans un jihad.
Les Américains ne cessent de traquer ces mouvements ?
D'un côté, ils affrontent les talibans et Al-Qaeda. De l'autre, ils les dissocient des forces issues des anciens moudjahidin. C'est une erreur. Le danger ne réside pas dans cette guérilla mais dans le développement de l'islam radical. A force de dissocier ces deux mouvances islamiques, les Américains encouragent la seconde. Et des gens comme Burhanuddin Rabbani (l'ex-président afghan de 1992 à 2001, ndlr) ou