Londres de notre correspondant
Scotland Yard va-t-il enfin résoudre le mystère du «torse de la Tamise» ? Depuis trois ans, les policiers tentent de mettre un nom sur le corps démembré et décapité d'un enfant noir repêché dans le fleuve. A l'issue d'une longue enquête qui les a conduits jusqu'en Afrique de l'Ouest, ils ont arrêté hier 21 personnes, la plupart nigérianes, soupçonnées d'être liées à un vaste trafic d'enfants vers l'Europe.
Autopsie. Le 21 septembre 2001, les policiers avaient sorti de la Tamise le tronc d'un garçon, âgé de 4 à 6 ans. Les enquêteurs l'ont baptisé Adam «pour que chacun se souvienne qu'il s'agit d'une personne». Ils ont très vite conclu à un meurtre rituel. L'autopsie a permis de trouver dans les os de la victime des minéraux précambriens qui existent principalement en Afrique de l'Ouest. Des recher ches plus précises ont prouvé qu'Adam venait du sud-ouest du Nigéria. Il était encore vivant lorsqu'il a débarqué en Angleterre, comme l'at teste la présence dans son estomac de certains pollens. Il aurait été égorgé quel ques jours après son arrivée.
Un médecin légiste a découvert dans son intestin une potion à base d'os, d'argile et de fines particules d'or et de cristal que ses sacrificateurs l'ont obligé à avaler avant sa mise à mort. Les policiers, aidés par un expert en rituels africains, estiment qu'il a été victime de pratiques sacrificielles.
Aux domiciles londoniens des dix hommes et onze femmes interpellés hier au petit matin, les policiers ont