São Paulo
de notre correspondante
Au pouvoir depuis janvier, le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva est confronté à une tension sociale grandissante. Ses alliés traditionnels, les mouvements sociaux, sont passés à l'offensive. En première ligne dans la lutte pour la réforme agraire, le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) multiplie les invasions de propriétés : 117 de janvier à juin, contre 103 pour toute l'année dernière. Le MST occupe aussi des péages et des autoroutes.
Squatters urbains. Fédérés dans des mouvements proches du Parti des travail leurs (PT), la formation dont Lula est le chef historique, les squatters urbains se sont mis eux aussi de la partie. La semaine dernière, ils ont envahi quatre bâtiments abandonnés à São Paulo et un terrain situé à un kilomètre de l'appartement du Président, à São Bernardo do Campo. «Lula demande à ces gens qui l'ont élu de s'armer de patience, mais le message a du mal à passer», note le philosophe Renato Janine Ribeiro, proche du PT. «D'abord, parce que le PT a toujours dit que la question sociale est urgente. Ensuite, par ce que c'est toujours aux pauvres qu'on demande d'attendre des lendemains meilleurs tandis que les élites exhibent sans scrupule leur confort. Aujourd'hui, la gauche est au pouvoir. Lula suscite de grands espoirs et maintient une popularité record. Mais les gens ne veulent plus attendre. Ils en ont marre.»
C'est le MST qui inquiète le plus Lula. Historiquement lié au PT, le principal mouvement