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Libération

Paysans népalais sous le joug maoiste

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La guérilla impose sa loi dans les districts déshérités du pays.
par Célia Mercier et Pascal LEMAL
publié le 31 juillet 2003 à 0h28

Holeri envoyés spéciaux

La faucille et le marteau. Les drapeaux rouges qui flottent au vent encadrent le portail de bois à l'entrée du village d'Holeri. «Bienvenue en terre maoïste. Ici, c'est le "nouveau gouvernement" qui dirige», lance Indra, un sympathisant de la cause. Depuis sept ans, la guérilla maoïste qui prospère au Népal a imposé sa loi à Holeri comme dans de nombreux autres villages du pays. Perché sur la montagne, Holeri se trouve dans le district du Rolpa, dans l'ouest pauvre du pays, à plus de quinze heures de bus de Katmandou, la capitale. Ici, le taux d'alphabétisation des femmesÊest de 22 %. Le Rolpa et les districts voisins du Rukum et du Dang ont été abandonnés à leur sort par les lointaines autorités de Katmandou. Ce sont les foyers de la guérilla. Exaspérés par la corruption endémique des hommes politiques et la toute-puissance de propriétaires féodaux, les villageois ont voulu croire au discours révolutionnaire des rebelles.

Endoctrinement. A Holeri, les maoïstes ont fait leur appa rition il y a deux ans. «C'était la première semaine de juil let 2001, ils ont attaqué un poste de police», se souvient Bhima, mère de famille d'une trentaine d'années, drapée dans un sari rose. Ce jour-là, un homme est tué et les maoïstes arrêtent 70 policiers ­ qui seront relâchés après des séances d'endoctrinement. Au bout de la route qui traverse le village gisent effectivement les ruines du poste de police. La police n'a jamais tenté de réoccuper le village. Seuls les chef