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Libération

Bremer, proconsul irakien en difficulte

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L'administrateur américain dirige le pays dans un climat hostile.
publié le 1er août 2003 à 0h29

Bagdad envoyé spécial

Nuit et jour, il vit entouré de gardes du corps surarmés qui l'accompagnent jusque dans son jogging matinal dans les jardins du complexe des palais présidentiels. Administrateur américain de l'Irak, Paul Bremer, 61 ans, est l'homme le plus puissant du pays mais aussi le plus menacé en tant que symbole de la tutelle américano-britannique.

Les bureaux de l'Orha (Office pour la reconstruction et l'aide humanitaire), l'administration américaine, sont installés dans l'ex-Palais du peuple, pompeux édifice mêlant le style oriental et néobabylonien surmonté de quatre gigantesques têtes de Saddam Hussein casqué. Le dictateur déchu y tenait ses réceptions.

Souvent interrogé sur la durée de sa mission, Paul Bremer élude la question et répond très courtoisement être là «jusqu'à ce qu'[il] puisse transmettre toutes les responsabilités à un gouvernement irakien pleinement souverain». Ce diplomate de carrière a déjà obtenu un premier succès en parrainant, le 13 juillet, la mise en place d'un «conseil de gouvernement transitoire» de 25 mem bres, représentant assez fidèlement les différentes composantes de la mosaïque irakienne. «Je veux partager mon casse-tête avec eux et s'ils veulent des responsabilités, nous allons leur en donner», affirmait récemment le proconsul de George Bush.

Premiers résultats. Certes, l'administrateur conserve le droit de veto sur toutes les décisions. Mais le processus est lancé. Trois mois après le renversement de Saddam Hussein, l'ébauche d'un