Washington correspondance
Instruction en a été donnée à toute l'administration Bush : désormais, il ne faut plus parler «des armes de destruction massive de Saddam Hussein» mais simplement de son «programme». Lors de sa conférence de presse, mercredi, le président George Bush a utilisé à trois reprises la nouvelle expression. Ce glissement sémantique n'est pas innocent : il est plus aisé de découvrir un programme qu'un arsenal.
Hier, David Kay l'inspecteur américain chargé par la CIA de mener l'enquête sur les armes irakiennes, était entendu à huis clos par les deux Commissions sénatoriales (services armés, renseignements). Il était accompagné du général Keith Dayton, directeur des opérations de l'agence de renseignements du Pentagone, qui codirige les recherches.
Les 1 500 enquêteurs travaillant sous leurs ordres n'ont, jusque-là, pas trouvé la moindre arme interdite, malgré les nombreux entretiens qu'ils ont eus avec les scientifiques irakiens. En revanche, Kay a réuni des kilomètres de documents qui mettent clairement en lumière, selon l'administration Bush, l'existence d'un programme «actif» d'armements. Au cours d'une conférence de presse, David Kay a fait état des «importants progrès» qu'il faisait chaque jour, évoquant la découverte de nouveaux «sites sensibles» dont l'existence avait été cachée aux inspecteurs de l'ONU, et les témoignages éclairants de scientifiques «dont la coopération va croissant». L'opposition démocrate n'est pas dupe. Le déplacement sémantique de l