Lima correspondance
Sous le coup d'une demande d'extradition et poursuivi par Interpol pour meurtres et enlèvements, l'ex-président péruvien Alberto Fujimori a trouvé au Japon un excellent refuge. Le gouvernement nippon ne semble vouloir céder ni aux pressions internationales, ni à la demande officielle d'extradition déposée hier par le Pérou.
Le Japon a déjà indiqué qu'il rejetterait très probablement la requête. Fujimori, fils d'émigrants japonais a obtenu la nationalité nippone en décembre 2000 et ne peut être extradé à moins d'en être déchu. Ce qui serait une première au Japon.
Le rapport de 700 pages rendu au ministère des Affaires étran gères devrait transiter au ministère japonais de la Justice puis aux autorités judiciaires, avant de revenir aux Affaires étrangères pour une décision du gouvernement. Les délais ne sont pas connus.
Massacres. A 65 ans, Fujimori, président du pays de 1990 à 2000, est poursuivi par la justice péruvienne pour «crimes contre l'humanité». En 1992, il s'arrogeait les pleins pouvoirs, mettant fin à l'ordre constitutionnel du Pérou. Il avait reçu l'aide du chef des services secrets, Vladimir Montesinos, aujourd'hui en prison, et le soutien des forces armées. Son gouvernement a eu massivement recours à des pratiques contraires aux droits de l'homme pour lutter contre les terroristes du Sentier lumineux. Les accusations sont graves : assassinats, enlèvements, séquestrations, crime organisé.
Celui que les Péruviens appellent «El Chinito», le petit Chi