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Libération

L'Afrique du Sud tape sur les doigts d'un barbouze

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C'est la première fois depuis la loi de 1998 qu'un mercenaire est condamné.
publié le 2 août 2003 à 0h29

Pretoria envoyée spéciale

Richard Rouget, mercenaire, chasseur de buffles et tour operator, a été condamné, vendredi, par la justice sud-africaine à 100 000 rands d'amende (10 000 euros) et à cinq ans de prison avec sursis. Accusé d'avoir recruté des mercenaires en Afrique du Sud, chargés de combattre aux côtés des forces armées du président ivoirien Laurent Gbagbo, ce Lyonnais de 43 ans, naturalisé sud-africain en 1999, a plaidé coupable. C'est la première fois que l'Afrique du Sud, grand pourvoyeur de barbouzes sur le continent, condamne un mercenaire en vertu de l'Acte sur l'assistance militaire à l'étranger. Adoptée en 1998, cette loi interdit toute activité mercenaire d'assistance à un conflit étranger par les Sud-Africains ou sur le sol sud-africain.

A la barre du tribunal régional de Pretoria, Richard Rouget, arrêté la semaine dernière à Johannesburg, est apparu tendu, se contentant d'acquiescer à la lecture de l'acte d'accusation. Dans une déclaration lue par son avocat, cet organisateur de chasses et de safaris en Afrique a reconnu avoir recruté douze anciens soldats sud-africains pour aider les forces armées d'Abidjan débordées par les rebelles du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI).

«Fier». Arrivés le 25 octobre 2002 à Abidjan, soit un peu plus d'un mois après le début du conflit, les mercenaires, soldats et pilotes, rémunérés 6 000 euros par mois versés sur un compte en Suisse, ont formé les militaires ivoiriens. Mais ils ont aussi combattu le long de la f