Moscou intérim
La poudre a une nouvelle fois apporté un démenti sanglant aux assurances de Moscou, qui affirme envers et contre tout contrôler la situation en Tchétchénie. Selon les dernières données officielles, hier, le kamikaze, qui a précipité un camion bourré d'explosifs contre un hôpital militaire du Caucase russe, vendredi soir, a tué 50 person nes et a fait quelque 80 blessés. La cible ne devait rien au hasard : l'hôpital se situait à Mozdok, une vaste ville de garnison en Ossétie qui joue un rôle pivot dans l'acheminement des troupes russes vers la Tchétchénie voisine, où la guerre entre forces fédérales et combattants indépendantistes fait rage depuis bientôt quatre ans.
Elections. Mais c'est surtout la date qui n'est pas fortuite : l'attentat-suicide a été commis alors que depuis quelques mois, le président russe fait tout pour démontrer que la situation en Tchétchénie est en train de redevenir normale et que Moscou s'achemine vers un règlement politique de la crise. Et ce, tout en refusant la moindre discussion avec les indépendantistes.
Le Kremlin doit ainsi organiser en octobre l'élection d'un président, comme en ont les nombreuses autres républiques intégrées à la Fédération de Russie. Et, quelques jours avant l'attentat de vendredi, Poutine avait, dans un signe de normalisation, retiré aux services secrets la responsabilité du main tien de l'ordre en Tchétchénie pour la transférer au ministère de l'Intérieur. Déjà en mars, Moscou avait fait adopter par les Tchét