Tokyo de notre correspondant
Le suicide de Chung Mong-hun est un nouveau choc subi par l'empire industriel qui reste, paradoxalement, malgré ses déboires financiers, un des tout pre miers chaebols (conglomérats) en termes d'actifs.
Bousculé par la crise de 1997, puis par la disparition de son fondateur patriarche Chung Ju-yung, le groupe Hyundai n'en finit pas de se débattre dans les efforts de restructu ration. Comme d'ail leurs les quatre autres conglomérats (Samsung, SK, Daewoo, LG), emblèmes du capitalisme coréen, qui ont pesé à eux seuls jusqu'à 15 % du PNB national et 45 % des exportations du pays.
Dettes. Issu d'une famille de paysans, le fondateur de Hyundai, dit «Chairman Chung», ancien vendeur de riz, avait réussi à bâtir en un demi-siècle un groupe de 200 000 employés réalisant à ses plus belles heures un chiffre d'affaires de 90 milliards d'euros. Mais à sa mort, en 2001, la Corée du Sud découvre une autre version des faits : c'est un groupe malade, criblé de milliards de dollars de dettes, que le fils récupère. Lâché par les banques, Hyundai est en partie démantelé par l'ex-gouvernement réformateur de Kim Dae-jung.
Si quelques rares filiales du groupe parviennent à se maintenir, l'ex-empire a désormais l'allure d'une forteresse assiégée jouant sa survie. Devancé par ses concurrents dans les secteurs clés, le pronostic des analystes s'assombrit. Sur tout, les restructurations au sein d'innombrables filiales n'ont pas abouti.
Diversification. Alors que, après la crise