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Libération

Pékin juge un «espion» dissident

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Yang Jianli était exilé aux Etats-Unis depuis 1989.
publié le 5 août 2003 à 0h31

Pékin de notre correspondant

Trois heures de procès à huis clos, sa proche famille interdite d'accès au tribunal, pas une ligne dans la presse locale, et un avocat mis en garde contre toute «fuite»... Yang Jianli, 40 ans, un dissident chinois basé aux Etats-Unis, accusé d'«espionnage» au profit de Taiwan, n'a pas beaucoup de chances d'échapper à une lourde condamnation. Les protestations de juristes internationaux ou le vote d'une mo tion unanime par le Sénat américain la semaine dernière, réclamant sa libération immédiate et inconditionnelle, n'y ont rien fait.

Ce procès met fin à quinze mois de détention préventive de Yang Jianli, arrêté en avril 2002 à Kunming, dans le sud du pays, après être entré en Chine en utilisant le passeport d'un autre, et avoir voyagé pendant une semaine sous une fausse identité. Ce diplômé des universités de Harvard et de Berkeley était exilé aux Etats-Unis depuis la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen, en juin 1989, auquel il avait pris part.

Animateur, à partir de Boston, de la Fondation pour la Chine au XXIe siècle, un mouvement luttant pour la démocratie, il avait décidé de rentrer clandestinement afin d'observer les mouvements sociaux qui ont agité au printemps 2002 le nord-est de la Chine. Mais, à l'accusation bénigne de faux passeport, les autorités ont choisi d'ajouter celle, plus grave, d'espionnage au profit de Taiwan, théoriquement passible de la peine de mort, même s'il y a peu de risque qu'elle soit prononcée dan