Parvenus aux portes du pouvoir, les rebelles du Lurd (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) n'entendent pas se faire voler leur victoire militaire. Alors que les forces nigérianes agissant dans le cadre de l'Ecomil (Mission de la Cedeao au Liberia) ont entamé, lundi, leur déploiement sur l'aéroport de Monrovia, les responsables du Lurd font monter les enchères. «Nous ne quitterons pas le port tant que les soldats internationaux de maintien de la paix ne seront pas totalement déployés» dans la capitale, a déclaré, hier, leur chef d'état-major, le général Sheriff Seyea. Le 19 juillet, ses hommes s'étaient emparés de cette zone stratégique dont le contrôle permet de financer, via les exportations de marchandises, la poursuite de la guerre.
L'intransigeance manifestée par les dirigeants de la rébellion s'explique d'abord par l'attitude toujours aussi ambiguë de Charles Taylor. Le président libérien a promis de lâcher le pouvoir le 11 août, «à 11 h 59». En revanche, il n'a dit mot sur son départ du Liberia, exigé par les Etats-Unis. Le président nigérian, Olusegun Obansanjo, lui a récemment proposé l'exil sur son territoire. Mais hier, un responsable nigérian a indiqué que Charles Taylor posait de «nouvelles conditions» avant de quitter le pays qu'il dirige.
Sous le coup d'une inculpation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Sierra Leone par un tribunal onusien, l'ancien «seigneur de guerre» cherche à assurer ses arrières. Hier, le gouvernement de