Comme des fourmis à un pique-nique, plusieurs centaines de reporters ont pris d'assaut la petite ville d'Eagle, dans les montagnes du Colorado, pour un avant-goût du nouveau «procès du siècle» : celui de la superstar du basket, Kobe Bryant, 24 ans, inculpé du viol d'une réceptionniste d'hôtel de 19 ans. Le numéro huit des Lakers de Los Angeles doit comparaître aujourd'hui devant le minuscule tribunal d'Eagle, où campent vingt-cinq camions satellites. Via ses avocats, l'athlète a demandé à ne pas se présenter en personne à l'audition. Puis il a tenté de faire interdire les caméras à l'intérieur. Des demandes typiques de célébrités, généralement acceptées, mais rejetées par le juge Fred Gannett.
Les commentateurs catapultés dans le Colorado par les chaînes d'info câblées spéculent déjà avec gourmandise : Kobe viendra-t-il avec Vanessa, sa jeune épouse qui lui caressait doucement la main lors de la conférence de presse en juillet, au cours de laquelle il a avoué l'avoir trompée avec la jeune fille, consentante selon lui ? «Cette audience va être traitée par les médias comme le discours présidentiel de l'Etat de l'Union», s'exclame Michael Ventre du site NBC sports, qui ajoute : «Les commentateurs vont étudier chaque syllabe de Kobe. S'il a un mauvais tic à l'oeil, ils vont lui attribuer toutes sortes de meurtres non élucidés !»
Sexe, célébrité et question raciale. La première comparution est généralement peu remarquable : le juge informe l'inculpé de ses droits,