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Libération

Sérieux revers pour la paix en Ituri

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La force française au Congo n'empêche pas les massacres.
publié le 7 août 2003 à 0h32

A trois semaines du retrait de la force multinationale, à dominante française, déployée par l'Union européenne dans la province d'Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), les massacres interethniques se poursuivent. La Mission d'observation de l'ONU au Congo-Kinshasa (Monuc) a révélé, mardi, qu'une dizaine de personnes, principalement des femmes et des enfants de l'ethnie Hema, avaient été exécutées à Nyanda par des assaillants issus de la communauté rivale des Lendus. Nyanda est situé à une vingtaine de kilomètres seulement de Bunia, le chef-lieu de l'Ituri «sécurisé» par les soldats français de l'opération Artémis. Le mandat des 1 500 hommes de la force multinationale, limité à Bunia et à son aéroport, s'achève le 1er septembre, date à laquelle l'ONU est censée prendre le relais.

Il y a quelques jours, l'ONG Médecins sans frontières avait accusé la force internationale d'être «incapable d'assurer une réelle protection des populations civiles». De fait, les exactions se poursuivent en brousse. Ces quinze derniers jours, au moins trois massacres ont eu lieu dans cette zone. L'armée française rétorque qu'elle n'a pas pour mandat de patrouiller hors de Bunia. Lors d'une courte visite sur place, fin juillet, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, avait lancé «mission accomplie» en se félicitant de la pacification de Bunia, une ville fantôme lors du début du déploiement de l'opération Artémis, début juin. Elle avait cependant déploré «u