Durban envoyée spéciale
«Catastrophe», «crime contre l'humanité» : les délégués de la première conférence nationale sur le sida en Afrique du Sud, qui s'est achevée hier à Durban, ont dressé un tableau pour le moins pessimiste pour l'avenir. Accusé de passivité, le gouvernement de Thabo Mbeki a essuyé une salve de critiques d'une virulence sans précédent. Certains orateurs, membres du parti au pouvoir, l'ANC, ne se sont pas privés de rappeler que 2004 était une année électorale. Gouvernement, malades, médecins et membres des ONG ont, toutefois, conclu la conférence en promettant de lutter de concert contre la pandémie.
Les chiffres égrenée au cours des trois jours de conférence révèlent l'ampleur de la tâche : 5 millions de Sud-Africains soufrent de la maladie ; un millier de personnes meurent chaque jour. Si un plan national garantissant l'accès aux antirétroviraux pour tous n'est pas rapidement adopté, 5 millions de Sud-Africains devraient décéder d'ici dix ans. Les hôpitaux auront besoin d'un million de lits supplémentaires, tandis que l'espérance de vie pourrait chuter de cinq ans en 2005. Enfin, l'augmentation du nombre d'orphelins menace de déstabiliser la société sud-africaine toute entière...
La conférence a été dominée par la polémique qui oppose, depuis plusieurs années, le gouvernement à la communauté médicale au sujet des médicaments antirétroviraux. «Je demande à la ministre de la Santé de venir nous voir jusque dans nos tombes pour qu'elle comprenne ce qui se pass