Soulaymaniya envoyé spécial
Dans la rocaille écrasée de chaleur, juste au-delà de la ligne de crête, passe la frontière, et, deux ou trois fois par semaine, les peshmergas (les combattants kurdes) de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), qui règne sur l'est de la zone autonome kurde, arrêtent des groupes de clandestins arrivant d'Iran. «Nous en avons interpellé plus de deux mille en deux mois, des Afghans et des Iraniens pour la plupart, qui affirment vouloir se rendre en pèlerinage à Nadjaf ou Kerbela, les villes saintes chiites d'Irak, mais il y en a quelques-uns que nous soupçonnons d'appartenir à des groupes terroristes islamistes», explique Aiso Sheik Norey, maire et gouverneur de la province de Soulaymaniya.
Ni les autorités locales ni les Américains ne cachent pas leurs inquiétudes. «Les risques d'infiltrations sont réels car la frontière est incontrôlable et cela représente un danger pour tout l'Irak», martèle Akid Naser, un des responsables de la direction générale de la sécurité de l'UPK. Dans cette région montagneuse, truffée de grottes et de gorges étroites, la contrebande avait continué même pendant la guerre Iran-Irak.
Aide logistique. C'est l'endroit le plus perméable de la très longue frontière entre les deux pays. D'éventuels terroristes allant vers Bagdad peuvent encore compter sur l'aide logistique de militants des groupes kurdes radicaux islamistes légaux dont cette zone reste un bastion, notamment à Halabja, la ville martyre bombardée en 1988 à l'arme chi