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Libération

Moscou fait grise mine sans sa place Rouge

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Le principal site touristique de la capitale russe est fermé par peur des attentats.
par Jacques BARZAN
publié le 11 août 2003 à 0h34

Moscou intérim

Pierre a beau être globalement enchanté de son voyage en Russie, il n'y a rien à faire : son bonheur n'est pas total. Bien sûr, ce Parisien d'environ 65 ans a été charmé par Saint-Pétersbourg, qu'il a visité avec son groupe. Bien sûr, il a jusqu'ici adoré Moscou, mais... Il vient de tomber sur une mauvaise surprise : la place Rouge est fermée. Interdite aux touristes depuis un mois. Et ça le mettrait presque en colère. «La place Rouge, c'est un mythe, j'en rêvais avant de partir, explique-t-il. Et là, notre guide vient de nous dire qu'on ne peut pas y aller. D'ailleurs, ils ont mis des barrières pour empêcher les gens de passer, c'est complètement idiot.»

La vaste place qui borde le Kremlin, le saint des saints du pouvoir russe, est le principal aimant à touristes de Moscou et, en cette saison, ses abords sont habituellement noirs de monde. La fermer, c'est un peu comme interdire l'accès à la tour Eiffel à Paris : à peine pensable. Les guides russes justifient l'oukase auprès des visiteurs : la peur des attentats.

Explosifs. Depuis quelques mois, la guerre de Tchétchénie déborde des limites de la petite république caucasienne et les combattants indépendantistes n'hésitent plus à frapper jusqu'à Moscou. Début juillet, deux jeunes femmes tchétchènes bardées d'explosifs ont déclenché leurs engins lors d'un concert de rock dans la capitale, tuant 15 personnes. Quelques jours plus tard, un nouveau massacre était évité de justesse en plein centre de Moscou, au prix de