Changement de programme à la télévision chinoise : «En route vers la République», la série la plus politiquement sulfureuse, diffusée récemment sur la principale chaîne nationale, n'a pas été reprise cet été comme prévu mais remplacée par une autre, intitulée «Le pays», consacrée aux grandes réalisations du parti communiste chinois (PCC). Une décision autoritaire, qui cache le vrai débat qui a agité les intellectuels chinois.
Les téléspectateurs qui ont regardé, fin mai, le dernier des 59 épisodes d'«En route vers la République» ont été surpris par la brièveté de l'émission : 25 minutes contre 50 pour les précédentes. La censure était passée par là et avait amputé de moitié la conclusion de cette série historique consacrée à la fin de l'Empire Qing et au début de la République en Chine, au début du XXe siècle.
Disponible en DVD. Paradoxe de l'époque actuelle où rien n'est aussi figé qu'avant, la série est disponible dans son intégralité en coffret DVD dans les boutiques de Pékin, y compris le fameux dernier épisode qui a froissé la susceptibilité des censeurs. Et on peut y entendre une longue tirade de Sun Yat Sen, le fondateur de la République chinoise en 1911, qui s'emporte contre la dégénérescence de la vie politique : «Nous sommes une République, mais pourquoi à chaque fois, les éléments féodaux et totalitaires réapparaissent-ils ? Si nous ne répondons pas à cette question, la restauration totalitaire sera iné vitable et la quête de la République restera u