Genève de notre correspondant
Un an, jour pour jour, après le kidnapping d'Arjan Erkel, 33 ans, chef de mission de Médecins sans frontières-Suisse (MSF) au Daguestan, la république voisine de la Tchétchénie, l'atmosphère est plombée dans les locaux genevois de l'organisation : «Nous avions cru que la diplomatie discrète permettrait d'obtenir la libération de notre camarade. Nous avons fait erreur. Il n'y a jamais eu de volonté politique à Moscou de faire avancer ce dossier. Quant aux gouvernements occidentaux, en particulier les Pays-Bas, dont Erkel est un ressortissant, ils n'ont jamais mis sous pression les autorités rus ses», constate Thomas Nierle, chef des opérations de MSF-Suisse. Aujourd'hui, il ne cache pas son inquiétude. «Il n'y a aucun signe qu'Arjan Erkel soit bientôt libéré. Il n'y a aucune négociation en cours. Nous avons eu quelques contacts avec des intermédiaires, mais nous n'avons jamais pu entamer une vraie discussion avec les ravisseurs.» L'anxiété de MSF est aiguisée par le jeu des autorités russes, en particulier du FSB, l'ex-KGB, qui apparaît de plus en plus trouble.
Kidnapping. Le 12 août 2002, Arjan Erkel raccompagne son interprète dans une banlieue de Makhachkala, la capitale du Daguestan. Il est 21 h 30 lorsqu'il ressort de l'immeuble. Deux hommes masqués neutralisent son chauffeur et poussent Erkel dans une Lada blanche. Des mois plus tard, MSF apprendra que deux agents du FSB ont assisté à son kidnapping sans intervenir. «Pourquoi n'ont-ils pas bou