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Libération

Libéria : le depart «sacrificiel» de Taylor

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Le chef de l'Etat a passé le pouvoir au vice-président Blah.
publié le 12 août 2003 à 0h35

Monrovia envoyée spéciale

Après avoir maintenu jusqu'au bout le suspense, Charles Taylor a finalement quitté le pouvoir et, dans la foulée, son pays, le Liberia. Hier, dans la soirée, il est arivé à Abuja, au Nigeria, le pays ayant offert l'asile politique à l'ex-président inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Sierra Leone par un tribunal de l'ONU. Auparavant, il avait orchestré une cérémonie de passation de pouvoirs aux allures de messe.

Entre les discours, la salle a résonné de gospels, de glorias, d'alléluias. «J'ai un rêve, vous avez un rêve, les Libériens ont un rêve», a scandé K.A. Paul, l'étrange prêcheur évangélique qui accompagnait Charles Taylor ces derniers temps. Après cette adresse aux accents luthériens et un bref rappel de l'augmentation des prix de l'essence, il a appelé à prier pour la paix et a béni les chefs d'Etat africains présents, le Ghanéen John Kuffuor et le Sud-Africain Thabo Mbeki. Cette atmosphère sied à Charles Taylor qui affectionne les références religieuses. Vêtu d'une saharienne immaculée, le torse ceint d'une écharpe verte, il s'est présenté comme «l'agneau du sacrifice».

«Vache noire». Alors que la veille, l'ancien chef de guerre s'était adressé à la nation sur un mode pathétique ­ «mon peuple, je vous aime et je ne vous oublierai jamais» ­, c'est avec humour qu'il a mis en garde son successeur, le vice-président Moses Blah, sur la nécessité de préserver la souveraineté du Liberia, racontant l'histoire d'un groupe de va