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Libération

Fin d'impunité pour la dictature argentine

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41 ex-tortionnaires pourraient être extradés et jugés en Espagne.
publié le 14 août 2003 à 0h36

Buenos Aires

de notre correspondant

Après avoir manifesté inlassablement tous les jeudis place de Mai devant le Palais présidentiel, les organisations des droits de l'homme argentines savourent leur victoire. Les lois, adoptées en 1986 et 1987, dites du «pardon» et du «devoir d'obéissance», qui avaient assuré l'impunité des militaires ayant participé à la guerre sale durant la dictature (1976-1983), viennent d'être annulées par les députés et devraient bientôt l'être par les sénateurs. En décidant d'adhérer à la convention internationale qui rend imprescriptibles les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, que le Parlement avait adoptée en 1995 mais dont la ratification n'avait jamais été déposée auprès des Nations unies, l'Argentine «montre sans équivoque sa volonté d'obtenir la vérité et la justice sur les années noires de son histoire», a affirmé le ministre de la Justice, Gustavo Beliz.

Le président Nestor Kirchner avait déjà donné un signal fort aux militaires impliqués dans l'assassinat ou la disparition de 30 000 Argentins, en abrogeant, le 25 juillet, un décret interdisant l'extradition des criminels de la dictature. A la demande du juge espagnol Balthasar Garzon, 41 ex-tortionnaires avaient été interpellés et sont toujours en attente de leur possible transfert vers l'Espagne. De son côté, la justice française a réclamé, le 9 août, l'extradition de l'ex-capitaine Alfredo Astiz, aujourd'hui en détention et condamné par contumace, en 1990, à la prison à vie pour