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Libération

Kosovo: colère serbe

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Deux jeunes assassinés par des extrémistes albanais. Belgrade hausse le ton.
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publié le 16 août 2003 à 0h37

Quatre ans après la fin de la guerre et l'instauration d'un protectorat international sur le Kosovo, les autorités serbes haussent à nouveau le ton à propos de cette province peuplée en majorité d'Albanais de souche. «Quelque 1 136 Serbes ont été enlevés (...) et 987 Serbes ont été tués au Kosovo depuis l'arrivée de l'administration de la Minuk (mission de l'ONU) au Kosovo», a martelé vendredi le Premier ministre serbe, Zoran Zivkovic, en rencontrant à Belgrade Harri Holkerri, Finlandais et nouveau chef de la Minuk, lui demandant de «tout faire pour arrêter» les violences antiserbes et pour que soit respectée la résolution 1 244 de l'ONU, qui préconise l'instauration d'une «autonomie substantielle» du Kosovo, mais dans le cadre de la république fédérale de Yougoslavie (aujourd'hui Serbie-Monténégro). Mercredi dernier, une heure seulement après l'arrivée de Harri Holkerri, une attaque menée par des extrémistes albanais a coûté la vie à deux adolescents serbes et en a blessé quatre autres. Le Premier ministre serbe s'est rendu vendredi à Gorazdevac, une enclave serbe entourée de villages albanais, pour assister aux funérailles de Pantelije Dakic, 11 ans, et Ivan Jovovic, 19 ans.

Deuil national. Zoran Zivkovic est le plus haut dignitaire serbe à se rendre dans cette province depuis le retrait des forces de Belgrade. Le gouvernement serbe a, par ailleurs, proclamé vendredi une journée de deuil national. Plus de 200 000 Serbes ont fui la province en raison des violences des extrém