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Libération

Irak : pétrole brut de sabotage

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publié le 18 août 2003 à 0h38

Bagdad envoyée spéciale

Le pétrole irakien part en fumée, et avec lui l'espoir d'une reconstruction rapide du pays. Trois jours après sa réouverture, l'oléoduc acheminant du brut irakien vers le port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée, était toujours en flammes hier, après avoir été endommagé par une explosion vendredi, près de Baiji, la principale raffinerie d'Irak. L'ouvrage est enterré à un mètre de profondeur, et il s'agit vraisemblablement d'un acte de sabotage, d'autant que, samedi soir, un autre incendie s'est déclaré sur l'oléoduc, quelques kilomètres plus loin. Les saboteurs, soupçonnés par la coalition d'être des partisans de Saddam Hussein, savaient ce qu'ils faisaient. «Les dommages subis par l'oléoduc signifient la perte de 7 millions de dollars chaque jour», a déclaré hier l'administrateur américain en Irak, Paul Bremer. Il faudra quinze jours, peut-être un mois pour réparer les dégâts, estime l'armée américaine. C'est autant de recettes en moins pour l'Irak qui n'exporte plus que 700 000 b/j (barils par jour), via son deuxième terminal, sur le Golfe, et davantage de pénuries pour la population irakienne, déjà exténuée par les queues aux pompes à essence et les coupures d'électricité. Ce dernier sabotage risque en outre de refroidir les investisseurs qui avaient été rassurés sur le retour de l'Irak sur le marché pétrolier par la signature en juillet de contrats à terme avec douze compagnies étrangères.

Importations. On s'éloigne donc de plus en plus de l'objecti