Etre «l'ami» du monde arabe n'est décidément pas une garantie pour en obtenir un traitement de faveur, et être son «ennemi» n'expose pas fatalement à ses représailles financières. C'est la leçon que l'affaire de la levée des sanctions contre la Libye impose à la France de méditer. Retour sur un (nouveau) psychodrame franco-américain arbitré par le colonel Kadhafi en faveur... de Washington.
Après des années de marchandage, Américains et Libyens sont parvenus à un accord concernant l'attentat contre un avion de la Pan Am qui fit 270 morts au-dessus de Lockerbie (Ecosse), en 1988. S'engageant à verser 10 millions de dollars par victime, Tripoli a, en outre, reconnu vendredi pour la première fois dans une lettre au Conseil de sécurité la «responsabilité de ses agents» dans cette opération. Ce geste devrait conduire à une levée des sanctions de l'ONU prises en 1992, Washington et Lon dres estimant que Kadhafi a rempli les conditions nécessaires.
Dérisoire. Parallèlement, Français et Libyens con cluaient un accord concernant un autre attentat, celui contre le vol d'UTA qui fit 170 morts, en 1989, au-dessus du Niger. Mais la somme obtenue entre 3 000 et 35 000 euros par famille de victime peut apparaître dérisoire par rapport à celle accordée pour Lockerbie. Du coup, Paris, talonné par les parents des victimes, menace de mettre son veto au Conseil de sécurité si les Libyens n'accordent pas d'indemnisations supplémentaires.
Le niet de Kadhafi, transmis samedi par le chef de sa dip