Londres intérim
L'enquête menée par lord Hutton sur les circonstances de la mort de David Kelly, l'expert en armement au centre de la polémique entre la BBC et le gouvernement britannique depuis le début du mois de juin, livre chaque jour son lot de révélations. Mais, au septième jour de l'enquête, tenue dans la salle 73 de la Haute Cour de Londres, aucun des deux camps n'a pour le moment pris vraiment l'avantage sur l'autre. Si la BBC semblait en meilleure posture le week-end dernier, les auditions de cette semaine ont refait pencher la balance en faveur du gouvernement.
Hier, c'étaient au tour de Kevin Tebbit, numéro 2 du MOD (ministère de la Défense), et de Godric Smith du bureau du Premier ministre, de comparaître devant lord Hutton. Tebbit, l'un des seuls au MOD à avoir essayé de préserver le plus longtemps possible l'iden tité du scientifique, en omettant même son nom dans ses courriers internes à ses pro ches collaborateurs, a cependant insisté sur le fait que la divulgation de l'identité de David Kelly à la presse semblait «à la longue inévitable même si regrettable». Quant à Godric Smith, interrogé sur le degré d'intervention de Downing Street dans la rédaction du dossier sur l'Irak de septem bre 2002, il a produit un de ses e-mails envoyé à Alastair Campbell, chef de la communication de Blair, demandant à ce que le dossier soit «le plus factuel possible sans trop de rhétorique». L'intervention de Downing Street aurait été sur la forme et non sur le fond. Alors, «d'où