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Libération
Interview

«Bush a fini par croire à ses mensonges»

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par Loïc CHAUVIN
publié le 21 août 2003 à 0h40

«D'un point de vue marketing, on ne lance pas un nouveau produit en août», déclarait le secrétaire général de la Maison Blanche, Andrew Card, au New York Times, en septembre 2002. C'est pourquoi Bush attendra le lendemain de la date anniversaire des attentats du 11 septembre, pour venir réclamer au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution autorisant une intervention en Irak, affirment deux journalistes américains, Sheldon Rampton et John Stauber, dans un livre qui vient de paraître aux Etats-Unis : Weapons of Mass Deception (Editions J.P. Tarscher). L'un des deux auteurs, Sheldon Rampton, revient sur la propagande menée par le gouvernement Bush.

Vous évoquez le rôle d'entreprises de communication lors de la préparation du deuxième conflit avec l'Irak. Des exemples ?

Vous avez notamment le Rendon Group. Cette société a assisté la CIA, en 1992, pour la création du Congrès national irakien (CNI). Dès la première année, elle a reçu plus de 23 millions de dollars pour organiser toutes sortes de campagnes anti-Saddam, pour le compte du CNI, l'organisation dirigée par Ahmed Chalabi, qui est devenue, pour l'administration Bush, une source privilégiée de renseignements sur les armes de destruction massive irakiennes. Le CNI a aussi fortement contribué à persuader les dirigeants américains que les Irakiens allaient les accueillir en libérateurs. Le gouvernement Bush en est venu à prendre pour argent comptant le discours d'une organisation qui avait été mise en place par l'administrat