Menu
Libération

«Les Américains sont la cause de tout»

Article réservé aux abonnés
Les Irakiens condamnent l'attentat, mais rejettent la faute sur la coalition.
publié le 21 août 2003 à 0h40

Bagdad envoyée spéciale

Il y a quelques jours, on défilait ici contre «l'occupant amerikany» en brandissant armes et drapeaux à la gloire de l'Islam. Il n'y a aujourd'hui que des chômeurs qui cherchent à se louer à la journée, des vieux et des handicapés qui jouent aux dominos au café du marché. A Al-Sadr City, quartier déshérité de Bagdad où vivent environ 2 millions de chiites, l'attentat contre le siège de l'ONU provoque la même consternation que dans le reste de la capitale. Au café, chacun y va de son commentaire : «C'est du sabotage», «un attentat contre nos intérêts», «un désastre pour le peuple irakien». Ils voient la main des «mercenaires de Saddam» dans l'attaque contre «une organisation qui aurait donné des droits aux Irakiens, du travail et la sécurité».

Culpabilité. L'attentat contre l'ONU, où travaillaient beaucoup d'Irakiens, est ressenti ici comme une catastrophe nationale. «Je suis très triste, dit un cheikh d'une tribu limitrophe de l'Arabie Saoudite. On voyait Sergio Vieira de Mello à la télévision, nous savions qu'il était là pour nous aider. Je n'arrive pas à croire que ce sont des Irakiens qui ont fait ça.» Un sentiment de culpabilité que partage Kaïs Jewar, directeur de Al-Jarida (le Journal) : «C'est honteux pour les Irakiens que de Mello soit mort chez eux.» Cet exilé, rentré depuis la fin de la guerre, était avec le représentant spécial de l'ONU une heure avant l'explosion. «Il jouait un rôle politique très important. Les partis irakiens, y compris ce