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Libération

L'heure du grand bazar sécuritaire à Bagdad

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Après l'attentat, les humanitaires et les diplomates refusent de se surprotéger.
publié le 22 août 2003 à 0h41

Bagdad envoyée spéciale

Une étrange impression de vide. Pas de blindé en vue, pas un militaire américain le long du mur hérissé de barbelés du PNUD, programme des Nations unies pour le développement. La rue est déserte, barrée par des sacs de sable. «Le personnel a été évacué», assure un garde irakien assis à l'ombre, kalachnikov appuyée contre le mur. Un peu plus loin, des plots de ciment barrent une rue où sont garées une dizaine de voitures de l'Unicef. Un garde armé commence à dire qu'il n'y a personne, puis finalement s'informe. Ils sont tous là ou presque : l'équipe de Christopher Klein-Beekman, le coordinateur de l'Unicef mort dans l'attentat de mardi, prépare une cérémonie en son souvenir. «Il faut qu'on continue, dit Ban Dhayi du bureau d'information. Nous distribuons de l'eau potable, nous vaccinons, nous préparons la rentrée des classes. On ne peut pas laisser les gens en plan.»

Kalachnikov. A deux mètres de la porte d'entrée, des ouvriers creusent une tranchée pour enterrer un câble. Devant le Haut commissariat aux réfugiés, apparemment en travaux, un camion d'ordures s'arrête devant la porte. Ses occupants poussent tout bonnement la porte pour évacuer quelques sacs de gravats. Les bureaux donnent évidemment sur la rue et l'affable gardien irakien a laissé traîner sa kalachnikov dans la poussière, à quelques mètres de lui. Plus loin, devant la porte de Médecins du monde, le gardien, coincé sur un maigre trottoir où sont garées des voitures, n'est pas armé.

Les ONG c